Tribune commune publiée par Energir, GRDF, GRTgaz et SoCalGas à l'occasion de la rencontre de leurs dirigeants
La mise à profit de l’infrastructure et de l’expertise existantes des opérateurs gaziers contribuera à offrir la voie la plus abordable et la plus résiliente vers la carboneutralité.
Depuis l’Accord de Paris de 2015, les gouvernements, les scientifiques et le secteur privé convergent sur les outils dont le monde a besoin pour atteindre la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle. En même temps, les événements géopolitiques ont fait de la sécurité de l’approvisionnement énergétique national une priorité urgente. De nouvelles recherches et la collaboration entre les chercheurs et les entreprises du secteur de l’énergie du monde entier, ainsi que des réussites dans le développement opérationnel des gaz renouvelables (énergie produite à partir de sources renouvelables) dans de nombreux pays, donnent aux décideurs une meilleure idée de la façon dont la décarbonisation et la sécurité énergétique sont à notre portée.
Les gaz renouvelables devraient représenter près de la moitié de la consommation énergétique nette zéro d’ici 2050*
*Selon une analyse de Coalition pour l’hydrogène vert, de l’International Panel on Climate Change (IPCC) et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Des scientifiques et des organismes de réglementation, des villes du monde entier ainsi que des organismes internationaux, ont reconnu la nécessité d’un vaste ensemble d’outils pour atteindre l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre dans tous les secteurs de l’économie. Pour atteindre ces objectifs d’ici le milieu du siècle, les économies mondiales devront accroître rapidement l’approvisionnement en énergie afin qu’elles puissent produire et transporter des gaz renouvelables à faible coût et d’une manière sûre et fiable.
Oui, il y aura plus d’électricité renouvelable et décarbonée. Mais on accorde beaucoup plus d’attention ces jours-ci aux gaz renouvelables et à plus faibles émissions (comme le biométhane produit par la décomposition des déchets organiques) et l’hydrogène vert (l’hydrogène produit par électrolyse à partir d’une source renouvelable). Il sera nécessaire de mettre à disposition de l’énergie renouvelable 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par année, et d’approvisionner des industries qui ne peuvent pas être électrifiées. Par exemple, la Commission européenne a fixé un objectif de 35 milliards de mètres cubes en production annuelle de biométhane et de 20 millions de tonnes en consommation d’hydrogène renouvelable et à faible teneur en carbone, d’ici 2030 dans le cadre de son plan « REPowerEU ».
Ne vous y trompez pas : la transition énergétique exige une infrastructure fiable, souple et résiliente, ainsi que la capacité de tirer parti de notre infrastructure et de notre savoir-faire en matière d’énergie et de les réutiliser pour que nos systèmes actuels fonctionnent de façon harmonieuse avec les nouvelles technologies. Elle exige une main-d’œuvre qualifiée, ainsi qu’une collaboration et une planification entre les gouvernements, les résidents, les groupes environnementaux, les entreprises et les principaux secteurs de notre économie, comme les fabricants, les producteurs d’électricité et les fournisseurs de transport.
Il est essentiel de tirer parti de la taille et de l’échelle de l’infrastructure, de l’expertise et de la filière existante pour accélérer la transition vers un système énergétique décarboné.
Aujourd’hui, de nombreux projets partout dans le monde démontrent que l’infrastructure de gaz naturel existante ‒ et la main-d’œuvre qualifiée qui la construit, l’exploite et l’entretient ‒ peut également fournir en toute sécurité des molécules plus propres comme le gaz renouvelable ou l’hydrogène renouvelable.
Qu’il s’agisse des dirigeants de nos pays ou des décideurs locaux qui s’inquiètent de la meilleure façon d’équilibrer nos besoins en matière de sécurité de l’approvisionnement énergétique et de décarbonisation, les conséquences sont claires :
Il faudra des investissements continus dans l’infrastructure énergétique et dans nos travailleurs du secteur de l’énergie, ainsi qu’une planification intégrée pour offrir la voie la plus abordable, la plus résiliente et la plus éprouvée sur le plan technologique vers la carboneutralité totale.
En l’absence d’options diversifiées de décarbonisation, toute voie unilatérale risque de nous faire rater nos objectifs de décarbonisation du milieu du siècle, de compromettre la fiabilité énergétique et d’exposer des millions de consommateurs d’énergie à des coûts de services publics élevés et imprévisibles.
À long terme, tirer parti de nos systèmes d’infrastructure existants et de nos décennies d’expertise peut faciliter la transition vers un système énergétique décarboné d’ici le milieu du siècle et la rendre plus abordable pour nos clients, plutôt que de repartir à zéro.
En Europe, par exemple, plus d’une douzaine d’entreprises travaillant ensemble dans le cadre de l’Hydrogen Backbone Initiative ont démontré que 70 % de l’infrastructure nécessaire pour transporter de l’hydrogène vert et renouvelable vers les plaques tournantes de l’Union européenne pourrait être développée en réorientant l’infrastructure existante.
Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), la France a démontré un potentiel de 100 % de gaz renouvelables en 2050 et peut atteindre au moins 20 % de consommation de gaz dès 2030.
Aux États-Unis, le gouvernement fédéral a mis en œuvre des incitatifs pour l’hydrogène et les piles à combustible propres afin de réduire les coûts de production et d’accélérer l’adoption de ces carburants propres. Le gouvernement fédéral investit également des milliards de dollars pour développer des centres régionaux de gestion de l’hydrogène et du carbone partout au pays.
L’an dernier, les organismes de réglementation ont fait de la Californie le premier état du pays à adopter une norme sur le gaz renouvelable, qui exige que les services publics remplacent au moins 12 % du gaz traditionnel qu’ils livrent à leurs principaux clients par du gaz renouvelable d’ici 2030.